Il y a quelques années encore, Helena n’avait ni boutique, ni réseau, ni capital. Elle avait simplement une passion inépuisable pour la mode, et une intuition : celle que les femmes Togolaise– et africaines en général – méritaient des produits à la fois élégants, de qualité, et représentatifs de leur singularité.

Tout a commencé sur les marchés de Lomé. Chaque matin, elle arpentait les allées, vendant quelques modèles de chaussures importées depuis son sac à dos, parfois sous un parasol de fortune. Elle notait les préférences de ses clientes, observait les couleurs qui plaisaient, écoutait les plaintes sur le confort, la taille, la durabilité… Et elle apprenait.

Au lieu de se décourager face aux difficultés, Helena transformait chaque obstacle en levier. Avec les petites économies qu’elle mettait de côté, elle partit se former au Accra, puis à Abidjan, auprès de créateurs de mode africains. Elle revint avec un regard neuf, et surtout, une vision claire : créer sa propre ligne.

Son premier gros pari fut de lancer une mini-collection artisanale, fabriquée localement, avec des cuirs résistants et des motifs inspirés de tissus traditionnels. Les débuts furent modestes, mais l’enthousiasme des

clientes fut immédiat. Grâce aux réseaux sociaux, sa notoriété explosa : les photos de ses créations circulaient, les commandes affluaient.

Helena ouvrit alors une petite boutique à Lomé. Puis une deuxième. Puis un atelier. Elle forma des jeunes, embaucha d’autres femmes, développa des partenariats avec des fournisseurs locaux. Elle commença même à exporter dans la sous-région.

Aujourd’hui, Helena ne vend plus seulement des chaussures. Elle vend de la confiance, du style, et une ambition assumée d’excellence à l’africaine. Elle anime des ateliers pour jeunes entrepreneures, partage son parcours, et continue d’innover en associant design contemporain et héritage culturel.